Les chants de l'escalier

On traduit généralement l’hébreu maaloth par « Cantiques de Montées », ou « Cantiques des degrés ». La signification de ce mot n’est pas certaine, mais on pense que les Psaumes 120 à 134 étaient chantés par les fidèles alors qu’ils gravissaient les marches du temple de Jérusalem.

 

Psaume 120

J’appelle à toi dans ma détresse.
Éternel, écoute mes cris
Délivre-moi des ennemis
Et de leurs menteuses promesses.

 

Que t’offre une langue traitresse ?
Est-ce une émeraude sans prix ?
Traits empoisonnés du mépris
Ardente flèche vengeresse.

 

Je souffre tant de demeurer
À Méchec, entends-moi pleurer
Dedans Kedar parmi ses tentes.

 

À quoi bon leur parler de paix ?
Ennemis du juste et du vrai,
La guerre est leur unique attente.

Psaume 121

Je lève les yeux vers les monts…
Qui me délivre en ma misère ?
Du Dieu qui construisit la terre
Viennent la force et la raison.

 

Celui qui veille sur Sion
Te garantit de la misère,
Permet que ton âme prospère,
Jamais ne dort en sa mission.

 

Il garde ton pied de la chute,
Il arme ton bras dans la lutte.

 

Des rayons de l’ardent soleil
Il te garde, et dans ton sommeil
Il te protège de son ombre,
Veille sur toi dans la nuit sombre.

Psaume 122

Quelle joie pénètre ma vie
Quand on me dit : viens et montons
À la montagne de Sion.
Aussitôt mon âme est ravie.

 

Et je contemple avec envie
De Dieu la superbe maison.
D’une merveilleuse façon
Jérusalem tu es bâtie.

 

Vers toi les tribus d’Israël
Viennent adorer l’Éternel
Au pied des trônes de justice.

 

Qu’Adonaï t’apporte la paix
Et le repos dans tes palais.
Que tes élus s’en réjouissent !

Psaume 123

Vers toi seul j’élève les yeux
Comme une servante affamée,
Ainsi que l’esclave opprimée,
Vers toi qui sièges dans les cieux.

 

Nous regardons à notre Dieu.
De tous nous sommes la risée.
Nos âmes sont rassasiées
Des railleries des orgueilleux.

 

Vois-tu nos vies humiliées,
Comme la fange piétinée ?
Ô Seigneur, sois notre recours,
Notre soutien, notre secours.
Aie pitié de notre faiblesse,
Délivre-nous dans la détresse.

Psaume 124

Sans Dieu qui nous protègera,
Lui qui fit les cieux et la terre,
Quand l’homme élève sa colère ?
Israël seul te le dira.

 

Quand leur courroux s’embrasera
Comme les flots d’une rivière

Il entendra notre prière
Et sa main nous relèvera.

Les eaux sur nous seraient passées,
Noyant nos âmes terrassées.

 

Il nous protège des méchants
Et nous délivre de leurs dents,

 

Les rets nous brisaient les entrailles,
Il en a déchiré les mailles.

Psaume 125

Comme la montagne de Sion,
Le mont qui jamais ne chancelle,
Ils sont forts et fermes comme elle
Ceux qui vouent l’adoration,
Qui offrent leur dévotion
Au Dieu des gloires éternelles.

 

Jérusalem est la plus belle
Parmi toutes les nations.

 

Le Seigneur veille sur nos voies
Et punis ceux qui se fourvoient.
Répands tes bienfaits, Éternel
Sur ceux qui s’écartent du vice
Et qui recherchent ta justice.

 

Que la paix soit sur Israël !

Psaume 126

Lorsque Dieu ramena les captifs de Sion
De nos lèvres sourdaient mille chants d’allégresse,
Et le cœur nous semblait se noyer dans l’ivresse.
Quel bonheur ! Quelle grâce ! En rêve nous vivions !

 

C’est alors qu’on clamait au milieu des nations :
Dieu les a délivrés au jour de la détresse,
L’Éternel a pour eux fait d’immenses prouesses.
Reçois nos chants de gloire et l’adoration.

 

Comme dans le midi les ruisseaux et rivières,
Ramène les captifs de Juda sur leurs terres.

 

Si c’est dans le chagrin qu’il emblave son champ,
Ou s’il jette le grain dans les sillons, pleurant,
Quand il moissonnera son blé chargé de vie
Chantera de sa joie la pure mélodie.

Psaume 127

Si Dieu ne construit ta maison,
En vain tu tailleras la pierre,
Mêlera la paille et la terre,
Tes bâtisseurs s’épuiseront.

 

En vain matin se lèveront
Et veilleront la nuit entière,
Mangeront le pain de misère,
La force en lui nous trouverons.

 

Ainsi des fils en héritage
De jolis garçons en partages
Sont comme flèches au carquois.

 

Heureux celui qui part en guerre
Et précipites-en la poussière
Tous ses ennemis aux abois.

Psaume 128

Heureux qui craint le Tout-Puissant !
Heureux qui marche dans ses voies !
Celui qui pour Dieu se déploie
Prospérera en travaillant.

 

Ton épouse en son mal ardent
Accablée dans son lit de soie
Accordant la vie dans la joie
Te donnera de beaux enfants.

 

Assemblés autour de la table
Comme un olivier vénérable,
Ainsi seront tes nombreux fils.

 

Alors celui qui craint le Père
Trouvera la paix sur la terre
Et dans Sion sera béni.

Psaume 129

Israël en peut témoigner :
Ils m’ont opprimé dès l’enfance
Et piétiné mon espérance.
Ils n’ont pas su me résigner.

 

Mon pauvre dos fut labouré
Des longs sillons de la souffrance
Et j’ai pleuré en abondance
Mais l’Éternel m’a délivré.

 

Mon Dieu exerce la justice.
À quoi servent vos artifices ?
Il coupe la corde aux félons.

 

Qu’ils se dessèchent comme l’herbe
Et qu’ils n’engrangent point leurs gerbes,
Tous ceux qui haïssent Sion.

Psaume 130

Du fond du gouffre, je t’appelle
Écoute ma voix, ô Seigneur !
Entends-tu crier ma douleur
De tes demeures éternelles.

 

Pourrais-je résister, rebelle
Si tu gardais, pour mon malheur
De mes péchés quelque rancœur 
Du haut de ta gloire immortelle ?

 

Mais le pardon se trouve en toi,
Afin qu’on te craigne, ô, mon Roi.
Mon âme espère en ta promesse.

 

L’Éternel seul est mon appui.
Israël confie-toi en Lui,
À te racheter il s’empresse.

Psaume 131

Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère

J’ai le cœur serein,

Loin des pensées vaines et fières,

Des regards hautains.

Psaume 132

David au Dieu des cieux fit un jour ce serment 
Au Seigneur de Jacob, au Maître Tout-Puissant :
Je n’ai qu’un seul désir, je réclame une chose :
Que plus jamais mon corps sur mon lit ne repose,
Que je n’aie devant toi réalisé mon vœu,
Je ne donnerai pas de sommeil à mes yeux,
Je ne laisserai pas reposer mes paupières
Que je ne t’ai construit une maison de pierres.

Psaume 133

Comme l’huile versée sur la tête d’Aaron
Sur les pans de sa robe aussitôt répandue,
Qu’une joie fraternelle est en nous bienvenue !
Oui, comme la rosée que les vents de l’Hermon
Dépose le matin sur les monts de Sion.
C’est là que Dieu envoie sa bénédiction.

Psaume 134

Vous, serviteurs au cœur pieux,
Vous qui pendant des nuits entières
Vous tenez dans son sanctuaire,
Levez vos mains, bénissez Dieu.
Celui qui a fondé la terre
Vous bénira du haut des cieux.

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