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Rouen 1916

Hommage à Émile Verhaeren

Tu naquis sous le ciel flamand

Près du clocher de Saint-Amand

Du Limbourg au Hainaut, jusqu’au gris Borinage,

Ta muse t’entraînait de corons en bocages.

 

Dans ton cœur fredonne une lyre

Vibrant au souffle du zéphire.

Plutôt que Jupiter, Junon, Mars ou Vénus,

Tu préférais chanter les mineurs inconnus.

 

La poussière du charbon

Grise l’âme du violon,

Vole en pleine lumière sur la corde diaphane,

Sur le crin de l’archet, tient lieu de colophane.

 

Ainsi, poète, chaque jour,

Couraient les chants du troubadour,

Jusques en ton palais de la Pierre-qui-Bique,

Ta harpe résonnait de ta grave musique.

 

Oh ! malheur ! Sur un quai de gare,

Cris, bousculade et tintamarre !

Roulant sur le ballast où les roues l’ont broyé,

Ton violon s’est tu…

                          … sous la fonte et l’acier.

 

À l’ombre d’une cathédrale,

C’est la coda, rime finale.

Adieu poète, adieu chanson, œuvre éternel.

Adieu, pauvre trouvère et tendre ménestrel.

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