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38 - La Pierre rejetée

La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre principale, la pierre d’angle.

Psaume 118.22

Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays. Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour recevoir d’eux une part du produit de la vigne. S’étant saisis de lui, ils le battirent, et le renvoyèrent à vide. Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur ; ils le frappèrent à la tête, et l’outragèrent.

Il en envoya un troisième, qu’ils tuèrent ; puis plusieurs autres, qu’ils battirent ou tuèrent. Il avait encore un fils bien-aimé ; il l’envoya vers eux le dernier, en disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais ces vignerons dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. Et ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Maintenant, que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et il donnera la vigne à d’autres. N’avez-vous pas lu cette parole de l’Écriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle ; C’est par la volonté du Seigneur qu’elle l’est devenue, Et c’est un prodige à nos yeux ?

Marc 12.1/10

Je vous propose un voyage à la fois dans l’espace et dans le temps. Nous sommes à Jérusalem, au temps du roi Salomon. Au point culminant de la ville, sur le mont Morija, une multitude de maçons s’affairent sur un chantier : ils bâtissent le temple. Nous assistons à un incessant va-et-vient de tombereaux chargés de pierres, tirés par des bœufs. Ces pierres n’étaient pas taillées sur place, car ils avaient reçu des ordres à ce sujet :

Lorsqu’on édifia le Temple, on n’employa que des pierres déjà entièrement taillées, de sorte que, pendant la construction, on n’entendit aucun bruit de marteau, de pic ou d’autre instrument de fer dans le Temple.

1 Rois 6.7

Des ouvriers taillent donc dans la carrière les pierres destinées à la construction du temple, d’autres ouvriers les chargent sur des chariots. Quand ils sont parvenus sur le chantier, on les décharge, les maçons les assemblent pour la construction, et ainsi de suite.

Or, l’une des pierres n’est pas calibrée. Elle a été mal mesurée, elle est plus grosse que les autres. Vous imaginez ce qui va se passer si on l’intègre dans le mur : tout va être décalé, ça ne va pas faire beau. Alors, on la balance, à la une, à la deux… Et on en prend une autre.

Il faut savoir que le terrain sur lequel est bâti le temple n’est pas horizontal. Dans la partie la plus élevée, on peut creuser suffisamment pour donner aux fondations la profondeur nécessaire, mais ce n’est pas le cas dans sa partie la plus basse.

Lorsque l’architecte vient contrôler l’avancement des travaux, il voit tout de suite que quelque chose ne va pas :

« Vous voyez bien qu’il y a trop de poids et pas assez de fondations. D’ici quelques semaines, les murs vont commencer à se fissurer, et le temple va finir par terre. Alors, débrouillez-vous pour me trouver une grosse pierre que vous glisserez sous l’angle, et qui supportera le tout. »

Et nos maçons se souviennent alors qu’ils ont une pierre qui ne leur servait à rien et dont ils s’étaient débarrassés. Cette pierre que l’on croyait inutile est devenue indispensable à la stabilité de cet édifice.

Nous remarquons que Jésus cite ce verset du Psaume 118 à la suite de la parabole dite « des vignerons ». À première vue, il n’y a pas beaucoup de rapport entre la parabole et le texte qui a été cité.

Regardons ceci de plus près.

Dans l’exégèse biblique, la vigne symbolise toujours Israël. C’est donc le peuple hébreu qui est le premier visé ; mais le fait qu’un enseignement de Christ s’adresse principalement aux Juifs ne signifie pas que nous ne sommes pas concernés. Jésus a d’abord été rejeté par les Juifs, ensuite, il l’a été par les nations.

  • Christ, la pierre qu’on rejette.

Nous le voyons d’abord rejeté par son peuple :

Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât trois jours après.

Marc 8.31

Il est inévitable que Jésus soit rejeté par les siens : « il fallait », car après avoir été rejeté et mis à mort, il devait ressusciter.

Nous le voyons ensuite rejeté par tous dans les derniers temps que nous vivons. Jude nous le rappelle, et ce n’est pas par hasard que son épître se trouve juste avant l’Apocalypse dont elle sert un peu de préface.

Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent (rejettent) l’autorité et injurient les gloires.

Jude 8

Ceux qui rejettent l’autorité (du Christ), ce sont les faux docteurs. Ceux-ci existent depuis que l’Église existe, mais ils foisonnent dans le siècle actuel, semant la confusion chez les âmes mal affermies qui nourrissent généralement leur foi des « Top chrétien » et consorts au lieu de l’alimenter de la parole de Dieu. Le plus infâme de ces faux docteurs est sans doute, à mon sens l’Ivoirien Philippe Kakou. Cet ancien adepte de William Branham a reçu des visions et des révélations. Il prêche que la Bible est fausse et il l’a remplacé par sa Bible à lui, le livre du Prophète Kakou. En résumé : Jésus a complètement foiré sa mission et lui seul, Kakou peut nous délivrer de l’enfer et du péché.

Nous apprenons enfin que Jésus est aussi une pierre d’achoppement et un rocher de scandale :

Voici, je mets en Sion une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale, Et celui qui croit en lui ne sera pas confus.

Romains 9.33

Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera.

Luc 20.18

Attardons-nous un peu sur la signification de ces mots :

Achoppement est un archaïsme, on ne l’emploie plus guerre que dans l’expression « pierre d’achoppement », empruntée au langage biblique. Achopper quelqu’un, c’est lui créer des difficultés.

Le mot scandale est plus connu : « scandale à Buckingham Palace ». Ce mot signifiait à l’origine : faire un croc-en-jambe à quelqu’un, ou le faire tomber en mettant un obstacle devant ses pieds.

Cette pierre dont les maçons ne voulaient pas, ils l’ont balancée un peu n’importe où, sans précaution. Elle a très bien pu se trouver sur le chemin de quelqu’un qu’elle a fait trébucher.

Une pierre en plein milieu du chemin. Un jour, j’ai rencontré Jésus, cette pierre rejetée, elle m’a fait trébucher. Je me suis étalé, le nez par terre.

Il aura fallu que je me brise sur cette pierre, ou qu’elle tombe sur moi et qu’elle m’écrase. C’est après cela que j’ai pu enfin être libéré. Après avoir expérimenté ce scandale, il reste deux possibilités : croire et être sauvé, ou ne pas croire et être perdu.

Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.

Marc 16.15/16

  • Christ, la pierre angulaire

Examinons deux textes du prophète Ésaïe :

Tu t’appuies sur l’Égypte, ce roseau cassé qui blesse et qui transperce la main de celui qui s’appuie dessus. Oui, c’est bien là ce qu’est le pharaon, le roi d’Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui !

Ésaïe 36.6

C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, Une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée ; Celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir.

Ésaïe 28.16

Le prophète compare le soutien des hommes à un roseau casse. La brisure est acérée, s’appuyer sur ce roseau, c’est comme prendre appui sur la pointe d’un couteau. La main sera transpercée. S’appuyer sur la puissance des hommes, sur l’influence des hommes, sur l’argent des hommes…

Au contraire, dit Ésaïe, prenez appui sur cette pierre angulaire, sur ce solide fondement. Jésus est ce fondement solide (1 Corinthiens 3.11). Construisons nos vies sur ce fondement. Bâtissons sur cette pierre angulaire le temple de nos vies. En effet, le temple, c’est nous. Le temple de Jérusalem a disparu, il y a une mosquée à la place. Il y aurait bien de quoi désespérer si nous n’avions pas un autre temple, plus précieux qu’un bâtiment de pierre, le temple du Saint-Esprit qui habite en nos vies.

Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.

Éphésiens 2.20/22

Ainsi donc, la pierre rejetée, abandonnée au milieu de chemin est devenue la pierre angulaire, c’est-à-dire un fondement inébranlable sur lequel s’édifie le temple de nos vies. Cela signifie que le rocher de scandale est devenu rocher du salut.

Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.

Actes 4.11/12

  • Le chrétien, pierre vivante

Le temple construit de main d’homme est une préfiguration de l’Église de Christ, composée de pierres vivantes que sont les rachetés. Pierres anonymes, fondées sur une seule pierre angulaire. S’il y avait eu cinquante pierres angulaires, je me demande à quoi aurait ressemblé le temple. Et le malheur, aujourd’hui, c’est que trop de gens veulent être des pierres angulaires, ils veulent tous être des leaders. Autrefois, les pasteurs suivaient des formations de théologie, aujourd’hui, ils suivent des formations de management et de leadership. Beaucoup de jeunes filles, et c’est bien légitime, prient pour que le Seigneur leur fasse rencontrer un jeune homme qui deviendra leur mari, mais certaines imposent leur condition : un leader, sinon rien.

Nous ne sommes pas appelés à être des maîtres, voici à quoi nous sommes appelés :

Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.

Galates 5.13

Nous voilà donc appelés à la liberté, mais non à l’anarchie, libérés non pour dominer, mais pour servir, servir Dieu, bien entendu, mais aussi servir les autres chrétiens. Il est dans la nature humaine d’aimer les hiérarchies pyramidales, et chacun s’efforce de s’élever au sommet en laissant les autres se débrouiller en bas. Il ne devrait pas en être ainsi dans le temple vivant du Seigneur. Il existe, dans notre monde évangélique, des structures très cléricales : le pasteur est celui qui a reçu l’onction, avec un O majuscule. Quand il y a un conflit, on ne se pose pas de question, c’est le pasteur qui a raison, le laïc a tort. Affaire suivante. Si dans la plupart de nos églises le pupitre est posé sur une estrade, ce n’est pas parce que le prédicateur se prévaut d’une position supérieure. Au temps où les microphones n’existaient pas, il fallait que l’orateur soit élevé pour qui sa voix puisse porter jusqu’aux bancs les plus éloignés. Aujourd’hui, la sonorisation rend cette estrade inutile, mais l’habitude est restée. Remettons tout cela à l’horizontale.

Le fait que nous soyons des pierres ordinaires et non des pierres angulaires implique aussi que, non seulement nous n’aspirons pas à être des dominants, mais que nous ne prétendons pas usurper le rôle de Dieu en complétant notre salut ou celui des autres.

Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit.

Romains 6.10

Il est une ruse de Satan qui fonctionne merveilleusement depuis des siècles, et je comprends très bien qu’il n’ait pas envie d’en changer. Elle consiste à faire croire aux chrétiens que Jésus n’a pas accompli sa mission jusqu’au bout et que c’est à l’homme de réaliser la touche finale. C’est le principe même de la messe où l’on sacrifie Jésus tous les dimanches. Mais avant de tirer sur l’Église romaine, tournons un peu le canon vers la nébuleuse évangélique et voyons un peu ce qui se passe chez nous.

Il m’est arrivé plusieurs fois qu’on me pose la même question :

« Monsieur Fillion, vous n’aviez pas un oncle qui faisait tourner les tables ?

– Oui.

– Mais alors, vous n’êtes pas complètement sauvé.

– Comment ça ?

– Vous êtes encore sous la malédiction, et vous en avez pour au moins quatre générations. Vous avez donné, votre vie à Jésus, vous êtes né de nouveau, d’accord, mais vous êtes toujours sous la coupe du diable. Heureusement pour vous, j’ai la solution. Vous allez voir untel, vous lui dites que vous venez de ma part. Il a un ministère de délivrance, il chassera vos démons, et vous serez enfin libéré (Govoy aurait ajouté mon beau-père qui aimait les calembours). »

Contrairement à Jésus, nous ne serons pas des pierres angulaires, mais, comme lui, si nous jouons le jeu, nous serons rejetés. Il nous a d’ailleurs prévenus :

Heureux serez-vous quand les hommes vous haïront, vous rejetteront, vous insulteront, vous chasseront en vous accusant de toutes sortes de maux à cause du Fils de l’homme ?

Luc 6.22

Rappelons-nous pourquoi cette pierre fut rejetée : parce qu’elle n’était pas calibrée.

Dans notre monde actuel, tout est calibré, les pommes de terre sont calibrées, les tomates sont calibrées ; les œufs sont calibrés, et l’on balance à la benne des quantités de fruits et de légumes qui auraient pu nourrir des familles entières. Le plus grave, c’est que les humains aussi sont calibrés : notre apparence physique est calibrée, nos manières de vivre sont calibrées, notre culture est calibrée, nos divertissements sont calibrés, nos opinions sont calibrées. Nous vivons dans une société tolérante, à condition que tout le monde soit du même avis. Et moi, j’ai perdu quinze kilos en un an, mais je n’entre toujours pas dans le calibre des hommes, je n’y entrerai jamais. Un chrétien n’a pas à s’efforcer d’entrer dans les calibres du monde, parce qu’il est libre.

Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ.

Galates 1.10

L’apôtre Pierre, enfin, nous rappelle l’essentiel : n’oublions pas que nous faisons partie de ce temple vivant.

Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. Car il est dit dans l’Écriture : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus. L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle.

I Pierre 2.4/8

  • Pour conclure

À l’image de Jésus, qui est la pierre angulaire, l’unique, nous sommes des pierres vivantes reposant sur elle. Ce qui caractérise les pierres de taille, c’est leur solidité, à plus forte raison si ces pierres se fondent sur le roc.

L’Éternel est mon rocher, ma forteresse, mon libérateur. Dieu est mon rocher, où je trouve un abri, Mon bouclier et la force qui me sauve, Ma haute retraite et mon refuge. Ô mon Sauveur ! tu me garantis de la violence. Je m’écrie : Loué soit l’Éternel ! Et je suis délivré de mes ennemis.

2 Samuel 22.2/4

Jésus revient bientôt. Soyons prêts.

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