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23 - Pentecôte, la venue du Saint-Esprit

C’était le jour de la Pentecôte, un jour de fête pour les disciples de Jésus, un jour de fête aussi pour les Juifs qui, rappelons-le, célèbrent alors la fête des premières récoltes, littéralement, d’après le grec : la fête des cinquante jours.

Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe pour être agitée de côté et d’autre, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat ; et vous ferez à l’Éternel une offrande nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains, pour qu’ils soient agités de côté et d’autre ; ils seront faits avec deux dixièmes de fleur de farine, et cuits avec du levain : ce sont les prémices à l’Éternel. Outre ces pains, vous offrirez en holocauste à l’Éternel sept agneaux d’un an sans défaut, un jeune taureau et deux béliers ; vous y joindrez l’offrande et la libation ordinaires, comme offrande consumée par le feu, d’une agréable odeur à l’Éternel. Vous offrirez un bouc en sacrifice d’expiation, et deux agneaux d’un an en sacrifice d’actions de grâces. Le sacrificateur agitera ces victimes de côté et d’autre devant l’Éternel, avec le pain des prémices et avec les deux agneaux : elles seront consacrées à l’Éternel, et appartiendront au sacrificateur. Ce jour même, vous publierez la fête, et vous aurez une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez.

Lévitique 23.15/21

Pentecôte est aussi un jour de fête pour les chrétiens, et pour le monde une bonne occasion printanière de prendre deux ou trois jours de vacances.

C’est surtout le jour unique où l’Église de Jésus-Christ a reçu le Saint-Esprit.

Voici les questions sur lesquelles nous voudrions réfléchir aujourd’hui :

  • Pourquoi le Saint-Esprit est-il venu ?
  • Avons-nous besoin du Saint-Esprit ?

Première partie : Promesses concernant le Saint-Esprit.

Nous étudierons d’abord quelques textes de l’Ancien-Testament qui préfigurent cet événement extraordinaire :

  • Moïse l’avait souhaité

Il y eut deux hommes, l’un appelé Eldad, et l’autre Médad, qui étaient restés dans le camp, et sur lesquels l’esprit reposa ; car ils étaient parmi les inscrits, quoiqu’ils ne fussent point allés à la tente ; et ils prophétisèrent dans le camp. Un jeune garçon courut l’annoncer à Moïse, et dit : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp. » Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit : « Moïse, mon seigneur, empêche-les ! » Moïse lui répondit : « Es-tu jaloux pour moi ? Puisse tout le peuple de l’Éternel être composé de prophètes ; et veuille l’Éternel mettre son esprit sur eux ! » Et Moïse se retira au camp, lui et les anciens d’Israël.

Nombres 11.26/29

Nous sommes au désert de Paran, le peuple, excité par le « ramassis d’individus » qui l’avait suivi en touriste, commence à se plaindre :

La cantine est détestable ici ! Et puis, c’est tous les jours le même menu : lundi, de la manne ; mardi, de la manne ; mercredi, de la manne…

Plus grave, les Israélites commencent à regretter le bon vieux temps : en Égypte, nous étions peut-être enchaînés, mais au mois, nous mangions bien. Il y avait des concombres, des poireaux, de l’ail, des melons, et surtout de la viande.

Et tous s’en vont trouver Moïse : soit tu nous ramènes en Égypte, soit tu nous trouves de la viande.

Nous connaissons la suite de l’histoire : Moïse convoque une cellule de crise. Au cours de ce rassemblement, le Saint-Esprit est répandu sur les soixante-dix participants, ainsi que sur Eldad et Médad qui étaient pourtant excusés. Aussitôt, les uns et les autres se mettent à prophétiser. Ici, pas de langues de feu ni de langues étrangères, mais le Saint-Esprit est en action. Josué, le jeune stagiaire de Moïse ne comprend pas ce qui se passe : il faut arrêter ça tout de suite ! Ça ne se fait pas !

J’ai l’habitude d’appeler cet épisode « La Pentecôte de Moïse. »

  • Joël l’avait prophétisé

Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, Et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit.

Joël 2.28/29 (3.1/2)

Qui pouvait bénéficier du Saint-Esprit au temps où parlait Joël ?

D’abord des hommes choisis par Dieu. Prenons l’exemple de Joseph.

Et Pharaon dit à ses serviteurs : « Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l’esprit de Dieu ? »

Genèse 41.38

Ce privilège était également accordé aux dirigeants ; d’abord Moïse, ensuite Josué, qui ne tolérait guère la concurrence en ce domaine :

Josué, fils de Nun, était rempli de l’esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les enfants d’Israël lui obéirent, et se conformèrent aux ordres que l’Éternel avait donnés à Moïse.

Deutéronome 34.9

Les prophètes de l’Éternel sont bien entendu les premiers servis. Pourrait-on imaginer un prophète sans l’Esprit-Saint ?

Lorsqu’ils eurent passé, Élie dit à Élisée : « Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d’avec toi ». Élisée répondit : « Qu’il y ait sur moi, je te prie, une double portion de ton esprit ! »

2 Rois 2.9

Examinons aussi le « cas Samson ». Ne craignons pas de l’affirmer : Samson était un enfant de Dieu très charnel. Il n’y avait que deux choses qui l’intéressaient dans la vie : les filles et la baston. Le Seigneur aurait certainement préféré l’oindre de l’Esprit pour en faire un prophète, mais Samson n’avait pas vraiment le profil. Alors il l’a qualifié en fonction de ses compétences : castagneur de l’Éternel. Sa situation nous montre en tout cas que Dieu ne se met pas en peine de nous employer en dépit de nos faiblesses.

L’esprit de l’Éternel le saisit, et il descendit à Askalon. Il y tua trente hommes, prit leurs dépouilles, et donna les vêtements de rechange à ceux qui avaient expliqué l’énigme. Il était enflammé de colère, et il monta à la maison de son père.

Juges 14.19

L’onction du Saint-Esprit était donc limitée à des hommes déterminés pour des durées souvent elles aussi déterminées.

Joël annonce donc une révolution dans le domaine de la spiritualité. Le temps de l’élite aura une fin. L’esprit sera répandu sur toute chair. Sur toutes les catégories :

  • Les jeunes et les vieux :

Il n’y a plus de conflit des générations : garçons et jeunes filles, malgré le manque d’expérience lié à la jeunesse, seront les porte-parole de Dieu. Quant aux frères et sœurs âgés, pas question de les mettre à la retraite, tant qu’ils ont quelque chose à apporter à l’œuvre du Seigneur.

  • Les femmes :

Qui oserait dire que le Saint-Esprit est misogyne et que les croyants doivent l’être aussi ? En tout cas, les contemporains de Joël l’étaient sans aucun doute.

  • Les serviteurs et les servantes :

Ceux-ci étaient le plus souvent des esclaves, exclus entre les exclus. Certaines étaient des femmes esclaves, et non juives par-dessus le marché !

  • Jésus l’avait promis

Durant son ministère terrestre, et à diverses reprises, Jésus a invité ses disciples à demander en prière le Saint-Esprit comme un besoin primordial.

Et moi, je vous dis : demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou, s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.

Luc 11.9/13

Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. » Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

Jean 7.37/39

De même, lorsque Jésus fut parvenu au terme de sa mission, il pria le Père d’accorder à ses disciples ce don merveilleux.

Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.

Jean 14.15/17

Se montrant à eux après sa résurrection, Jésus leur accorda le Saint-Esprit promis. Ils ne l’ont pas reçu de façon effective, mais ils ont eu l’assurance de recevoir cet armement indispensable, en l’absence physique du Seigneur, pour continuer son combat.

Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »

Jean 20.20/23

Bien entendu, cet Esprit-Saint tant attendu n’est ni un jouet ni un gadget, mais ce revêtement de puissance est accompagné, en contrepartie, d’une mission, celle de proclamer l’Évangile, d’abord à Jérusalem, puis dans le monde entier.

Et voici, j’enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut.

Luc 24.49

Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.

Actes 1.8

Deuxième partie : le peuple de Dieu reçoit le Saint-Esprit.

Le jour de Pentecôte est enfin venu. Sept semaines après la résurrection de Jésus, le Saint-Esprit se manifeste sur les cent vingt disciples en prière dans la chambre haute. Il ne pouvait pas choisir un moment plus hautement symbolique : cette fête judaïque nous parle de renouvellement et d’abondance. L’avènement de l’Esprit-Saint dans le corps de Christ se matérialise par trois actions que nous nous proposons d’analyser.

  • Un vent impétueux :

Tout d’abord, on entend comme un bruit de tempête. Le Saint-Esprit est dans le vent. Ce n’est pas étonnant puisque l’hébreu ruach autant que le grec pneuma emploie le mot vent, souffle, pour désigner l’Esprit de Dieu. Jésus, parlant de l’Esprit-Saint, nous enseigne sur ce vent qui souffle où il veut et dont on entend le bruit (Jean 3.8).

Jésus s’adressait à Nicodème, ce docteur en théologie qui, malgré toute sa science, avouait au Seigneur son ignorance totale quant aux choses de l’Esprit : « Il faut que tu naisses de nouveau ». Cette injonction de Jésus ne peut se comprendre que dans l’Esprit de Dieu. Un de mes collègues, qui depuis quelques semaines s’est approché du Seigneur, a commencé à témoigner de sa foi auprès d’un autre collègue et lui a parlé de sa nouvelle naissance.

« Ah ! Bon ? Tu viens d’avoir un deuxième enfant ? »

  • Des langues de feu

Ensuite, il y a de quoi être effrayé. On aurait pu croire que la foudre avait frappé la maison. Une colonne de feu s’engouffre dans la chambre haute, puis se partage en langues de feu qui viennent se poser sur chacun des assistants, sans rien brûler.

Cette expérience nous ramène bien sûr à la prophétie de Jean-Baptiste concernant le baptême dispensé par le Seigneur.

Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu.

Matthieu 3/11

Doit-on conclure de ce passage que le baptême de l’Esprit et le baptême de feu sont deux expériences distinctes ? Rien ne nous permet de l’affirmer, mais nous rencontrons quelquefois de la confusion sur ce sujet.

Je me souviens des paroles de ce vieux cantique :

« Oh ! Viens ! Esprit de Dieu, – Fais-nous sentir ta présence – Revêts-nous de ta puissance – Et baptise-nous de feu. »

Sommes-nous bien certains de vouloir être baptisés de feu ? Le feu est évidemment un symbole du Saint-Esprit, mais surtout un symbole d’épreuve, de purification et de jugement.

Ceux qui ont accepté la nouvelle naissance, dont parle Jésus à Nicodème, acceptent aussi le baptême de l’Esprit et du feu, de ce feu qui nous purifie et qui nous met à l’épreuve, ce feu du jugement divin. Il ne s’agit pas du jugement dernier, car aucun chrétien né de nouveau n’aura la mauvaise surprise d’être envoyé en enfer, mais du jugement qui déterminera notre position dans le royaume céleste.

Dans une parabole bien connue, Jésus nous parle de deux hommes qui ont construit leur maison, l’un sur le roc, l’autre sur le sable. Celui qui a construit sa maison sur le roc, nous l’avons bien compris, a fondé sa vie en Jésus-Christ et recevra de lui la vie éternelle. Quant à l’autre, il a construit la sienne sur un autre fondement : sur une religion hypocrite ou bien sur le monde. Que sa maison soit construite en paille ou en béton armé, elle ne résistera pas à la tempête du jugement. Il entrera dans l’éternité par la mauvaise porte.

L’apôtre Paul considère cette question sous un angle différent.

Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.

1 Corinthiens 3.11/15

Ceux qui ont construit leur maison sur le sable ont été disqualifiés dès la première manche. Restent en lice deux catégories d’architectes. Tous ont construit sur le bon fondement, qui est Jésus-Christ, mais les uns avec des matériaux précieux et solides, les autres avec des matériaux corruptibles ou inflammables. Dans ce cas, ce n’est plus le vent ni la pluie qui vont éprouver et détruire, mais le feu de l’Esprit. Celui qui aura manqué l’épreuve ne sera pas « jeté dans l’étang de feu », il conservera son salut, mais il sera sauvé in extremis, comme rescapé d’un incendie. Il passera son éternité dans un deux-pièces cuisine, alors que le Seigneur aurait souhaité lui livrer un château semblable à celui de Versailles, mais en plus grand.

Voici donc un aspect de l’œuvre du Saint-Esprit : il met en lumière la véritable consistance de notre foi.

  • Ils parlèrent différentes langues

La troisième manifestation du Saint-Esprit à la Pentecôte, la plus connue et la plus controversée est sans aucun doute le don accordé aux témoins de Christ de s’exprimer dans des langues qu’ils n’ont pas apprises.

Lisons à ce sujet :

Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.

Marc 16.17/18

Nous avons un problème avec ce texte : en effet, il est absent d’un certain nombre de manuscrits fiables. Tant qu’on ne m’a pas prouvé par a + b qu’il est apocryphe, je le considère comme inspiré, mais nous devons savoir que tous les critères d’authenticité ne sont pas réunis.

C’est la seule fois, à ma connaissance, que Jésus fait allusion à la possibilité pour les chrétiens de parler des langues étrangères sans les avoir apprises.

Un jeune couple devait partir en mission pour le Burkina Faso et, s’appuyant sur ce texte, pria ainsi : « Seigneur, puisque tu nous as promis que nous parlerions de nouvelles langues, donne-nous le Dioula, s’il te pliait, afin que nous n’ayons pas besoin de l’apprendre. » Mais ils ont dû acheter la méthode « Assimil » comme tout le monde.

Remarquons bien qu’il s’agit ici de langues de peuples connus (xénoglossie), et non pas d’un ensemble de syllabes incohérentes (glossolalie). Des pèlerins venant de tout le pourtour méditerranéen affluaient vers le Temple. Certains avaient mal réglé leur traducteur simultané et ne comprenaient rien du tout. Pour eux, les chrétiens avaient un peu forcé sur la dive amphore et baragouinaient n’importe quoi.

Pour notre gouverne, baragouiner vient de deux mots bretons : bara gwin, qui signifient « du pain et du vin ».

D’autres témoins étaient émerveillés. Comment ces autochtones peuvent-ils proclamer de telles paroles dans notre langue maternelle ?

Que signifie ce phénomène pour le peuple de Dieu ?

Revenons aux débuts de l’histoire de l’humanité. Celle-ci ne formait qu’un seul pays, la Mésopotamie, et ne parlait qu’une langue. C’était bien plus pratique. Un jour, ils se sont lancés dans un grand projet immobilier :

Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. » Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : « Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. » L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : « Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. » Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.

Genèse 11.1/9

L’orgueil de l’homme, se croyant plus malin que le Créateur, a provoqué la confusion des langues et la dispersion des peuples. La confusion des langues entraîne les malentendus et les désordres. Dans ma jeunesse, j’ai perdu mes amis allemands parce que, dans une lettre à l’un d’eux, j’ai employé un mot à mauvais escient. Depuis lors, ils m’ont catalogué comme un individu infréquentable.

Remarquons que les hommes ont essayé de sauver les meubles de Babel par leurs propres moyens. C’est la raison pour laquelle tous les habitants de la planète massacrent l’anglais. Je suis d’ailleurs moi-même très mal placé pour les critiquer. C’est dans l’espoir de rassembler les peuples et d’abolir la guerre qu’on a inventé l’espéranto, et plus antérieurement, le volapük.

Seule l’humilité de Christ a pu réunir ce que l’orgueil humain a dispersé. En ce jour glorieux, les peuples ne pouvaient que célébrer ensemble les merveilles de Dieu.

Par ce moyen, le Saint-Esprit nous rappelle aussi la mission de l’Église, qui ne devra plus se limiter au pays d’Israël, mais à tous les peuples et à toutes les nations.

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

Matthieu 28.18/20

Troisième partie : Le Saint-Esprit agit dans l’Église naissante.

Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenait leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.

Actes 2.41/47

Les disciples de Jésus ont maintenant inauguré une nouvelle ère de l’histoire, celle de l’Église. Ils sont désormais armés de puissance et équipés pour le service. Ils vont immédiatement bénéficier de ce don merveilleux et en expérimenter l’efficacité.

  • Les apôtres remplis de courage

Ils étaient terrés dans leur chambre haute. Leur maître les avait quittés, ils étaient donc livrés à eux-mêmes, seuls dans cette ville hostile. Ils n’osaient pas se montrer à l’extérieur. C’était la fête de la Pentecôte, les juifs orthodoxes venus de tout l’Empire romain, c’est-à-dire du monde entier, se rassemblaient à Jérusalem. Ce n’était vraiment pas le jour de parler de Jésus sur la voie publique. Mieux valait se montrer discrets.

Et pourtant, le bruit du vent, la lumière du feu, et ces cent vingt hommes qui prophétisaient en diverses langues ne pouvaient pas passer inaperçus. Les visiteurs qui passaient levaient les yeux vers le refuge des disciples : « Qu’est-ce qui se passe là-haut » ?

Inutile alors de continuer à se cacher et à vouloir se taire : les disciples ont été découverts. Tout le monde a entendu le message, certains l’ont décrypté, tous ont réagi :

« Ils sont complètement pafs !

– Mais alors, comment se fait-il que des gens du pays puissent ainsi louer l’Éternel dans notre propre langue, avec une prononciation impeccable et sans aucune faute de grammaire ? »

Pierre n’a rien perdu de ces remarques, il saisit l’occasion pour prendre la parole. Lui, Pierre, certainement le plus peureux de tous, celui qui s’est « dégonflé » en face d’une servante. Il aurait plus que jamais de bonnes raisons d’avoir peur. Rempli de la force et du courage que donne le Saint-Esprit, le voilà lancé :

Alors Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix, et leur parla en ces termes : « Hommes Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ! Ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car c’est la troisième heure du jour. »

Vs 14 et 15

Avec quelle assurance et quelle clarté Pierre annonce en un premier sermon le message complet du salut, et l’apôtre Paul pourra écrire plus tard avec raison :

Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile.

2 Timothée 1.7/10

Et encore :

Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec.

Romains 1.16

  • Regain d’intérêt pour la parole de Dieu

La prédication de Pierre a remporté un succès remarquable auprès de ses auditeurs : trois mille personnes ont accepté de donner leur cœur à Jésus et se sont fait baptiser. La venue du Saint-Esprit a provoqué le plus grand réveil de l’histoire. Immédiatement, les nouveaux convertis prennent la résolution de s’attacher à la parole de Dieu et de se laisser enseigner. Plus encore que la liste impressionnante des nouveaux baptisés, le retour à la parole de Dieu caractérise tout véritable réveil : souvenons-nous de l’expérience de Josias. Je ne crois plus aux réveils qui se manifestent uniquement par des expériences inédites. Je me méfie des prédicateurs qui montent en chaire sans leur Bible (je ne parle pas de ceux qui l’ont sur leur tablette). J’espère voir un réveil en France avant le retour du Seigneur. Alors nous verrons se réaliser les paroles de notre cher poète Victor Hugo : « Ensemencez les villages d’évangiles : une bible par cabane... »

  • Communion fraternelle

À cette époque, il n’y avait pas encore de bâtiment consacré qu’on appelait une église, avec e minuscule. Les chrétiens de Jérusalem se réunissaient soit dans la cour du temple, tant qu’ils en avaient la possibilité, aussi bien que dans les maisons. Je ne crois pas que nous devions pour autant enseigner qu’il n’est pas bon pour l’église locale d’avoir un bâtiment. De nos jours, dans notre pays, il nous paraît préférable d’avoir une « vitrine » pour être plus visibles aux yeux du monde. Mais sur le plan biblique, cela n’a pas d’importance. Nous découvrons que la cène n’était pas distribuée seulement une fois par semaine, ni une fois par mois, ni une fois par an, mais tous les jours. Le premier jour de la semaine, le dimanche, est celui de la résurrection. Ces deux mots sont d’ailleurs homonymes en russe. Actes 20.7 nous laisse penser que l’Église a pris très tôt l’habitude de célébrer un culte particulier en ce jour. Toujours est-il que la parole de Dieu ne donne pas d’obligation concernant le jour où les chrétiens doivent se réunir. Aujourd’hui, certaines églises organisent deux cultes, un le samedi soir et l’autre le dimanche matin, voire un seul culte le samedi soir, pour des questions d’ordre pratique : le boulanger travaille le dimanche matin.

Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction. Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c’est pour le Seigneur qu’il mange, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu.

Romains 14.5/6

Ce qui est important, c’est que les chrétiens vivent ensemble, partagent le pain ensemble, prient ensemble, louent ensemble, chantent ensemble, étudient la Bible ensemble, et ceci malgré leurs divergences, leurs caractères parfois difficilement conciliables, leurs différences sociales, culturelles ou ethniques.

  • Les apôtres accomplissaient des miracles

Le plus beau réveil de l’histoire est accompagné de miracles. Est-ce que le temps des miracles est passé ? Devons-nous croire que le Saint-Esprit nous a laissé pour compte si nous ne vivons pas le miracle au quotidien ? Il est difficile de répondre à ces questions en quelques mots. Je pourrais tout résumer ainsi : Notre Dieu est le Dieu des miracles, mais il ne se donne pas en spectacle.

  • Une action sociale de l’Église

Les croyants issus de ce réveil étaient extrêmement sensibles aux besoins matériels de leurs prochains, et ils réalisaient aussi la vanité et le superflu des richesses d’en bas. Spontanément, ceux qui avaient deux maisons en vendaient une pour en distribuer le produit aux pauvres. Il est curieux de constater qu’il y a quelques petites décennies encore, beaucoup d’églises se considéraient comme trop spirituelles pour participer à la vie sociale. On affectait un certain mépris vis-à-vis de l’Armée du Salut, qui distribue de la soupe aux pauvres : « Nous, on distribue la parole de Dieu ! » Heureusement, les mentalités ont commencé à changer. Engagement social et engagement spirituel ne sont pas incompatibles. Ce n’est pas parce que je fais de bonnes œuvres que je suis sauvé, c’est parce que je suis sauvé que je fais de bonnes œuvres.

Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d'entre vous leur dise : « Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! » et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?

Jacques 2.15/16

  • Une Église en pleine croissance

Et bien entendu, l’Église progressait numériquement. Le Seigneur ajoute chaque jour des âmes nouvelles aux trois mille chrétiens qui, en un seul jour, ont formé la première église locale. C’étaient d’abord des Juifs, ou bien des prosélytes : des non-juifs convertis au judaïsme. La communauté locale commençait à prendre ses aises à Jérusalem. Il aura fallu une persécution pour qu’elle se décide à essaimer. Ensuite, il aura fallu une intervention surnaturelle du Saint-Esprit pour que les chrétiens répondent à l’ordre de Jésus : « Faites de toutes les nations des disciples. »

Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les païens. Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. Alors Pierre dit : « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous ? » Et il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Sur quoi ils le prièrent de
rester quelques jours auprès d’eux.

Actes 10.44/48

Je vous propose maintenant de conclure en nous résumant sur ces trois points :

  1. Le plus grand réveil de l’Église n’aurait pu se réaliser sans l’action du Saint-Esprit.
  2. Les églises qui ne font plus confiance au Saint-Esprit et à la parole de Dieu sont appelées à décliner et à périr.
  3. N’attendons pas du Saint-Esprit des actions qui flattent notre désir de manifestations surnaturelles, mais demandons-lui la plus extraordinaire des manifestations, celle de transformer les vies.

Jésus revient bientôt. Soyons prêts.

 

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