Le mot canon, d’origine grecque, désigne une règle à mesurer, un cordeau, un niveau, par extension, tout ce qui sert à régler, à déterminer la direction de quelque chose, ainsi le canon d’une arme à feu.
Par extension, canon signifie aussi l’objet mesuré ou réglé. Un livre est reconnu canonique si le rabbinat et/ou l’Eglise chrétienne l’ont reconnu comme inspiré et faisant partie des Ecritures.
La Bible est un livre composé par un auteur : le Saint - Esprit, sur un sujet : le salut. Ce sujet transparaît à travers la Bible entière et, si tous les livres n’y sont pas inclus dans leur ordre propre, la révélation de Dieu dans la Bible pour le salut n’est pas complète.
Lorsque les prophètes et les apôtres vivaient, l’inspiration était effective. Après leur mort, l’inspiration cessa et il devint impératif de recueillir leurs écrits en un seul volume et de les préserver.
Ce fut particulièrement utile dans les temps hostiles du christianisme primitif. C’est ainsi qu’en 302, alors que Dioclétien avait ordonné de brûler tous les livres sacrés des chrétiens, il a fallu savoir quels livres étaient inspirés afin de les défendre et de les préserver.
Une masse importante de littérature a réclamé le droit d’admission dans le canon de l’Ancien et du Nouveau - Testament. Il fut donc indispensable de savoir combien de livres et lesquels doivent être considérés comme canoniques.
« Dieu accorde :
PACHE p 145.2
EXODE 17.14
EXODE 40.20
EXODE 20.23/23.33
DEUTERONOME 31.24/26
JOSUE 24.25/26
1 SAMUEL 10.25
1 CHRONIQUES 29.29
PROVERBES 1.1;10.1;25.1
ESAIE 1.1;2.1;8.20;13.1...
JEREMIE 24.11
EZECHIEL14.14
MATTHIEU 24.15
ESAIE 2.1/4
ZACHARIE 1.4,6;7.7,12
MALACHIE 4.5/7 » PACHE pp. 148.4 à 150 abrégé.
Dans le canon hébraïque, les livres inspirés sont réparties en trois catégories.
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GENESE |
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EXODE |
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LEVITIQUE |
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NOMBRES |
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DEUTERONOME |
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* Prophètes antérieurs |
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JOSUE |
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JUGES |
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1 & 2 SAMUEL (*) |
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1 & 2 ROIS (*) |
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* Prophètes postérieurs |
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ESAIE |
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JEREMIE |
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EZECHIEL |
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PETITS PROPHETES |
Les autre écrits (KETHUBIM) en grec Hagiographes |
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RUTH |
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ESDRAS |
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NEHEMIE |
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ESTHER |
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JOB |
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PSAUMES |
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PROVERBES |
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ECCLESIASTE |
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CANTIQUE DES CANTIQUES |
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LAMENTATIONS DE JEREMIE |
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DANIEL |
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1 & 2 CHRONIQUES ou PARALIPOMENES (*) |
(*) Un seul volume à l’origine |
Nous constatons que les livres historiques qui contiennent aussi des sections prophétiques sont classés parmi les « Nébiim », en revanche, le livre de DANIEL, qui est aussi un livre historique est classé parmi les « Kethubim ».
Le Christ n’ayant lui même rien écrit, ses paroles et ses actes ont été transcrits plus tard par les apôtres, entre les années 50 et 90. De même les Actes des apôtres, les épîtres et l’Apocalypse ont été rédigés dans la deuxième moitié du 1e siècle. La rédaction s’étend donc sur une période beaucoup plus courte que celles de l’Ancien - Testament (1022 à 400 av. J.C.).
L'Eglise chrétienne accepte d’emblée Le canon du Nouveau - Testament.
« L'Eglise chrétienne du Nouveau - Testament reçoit de l’Eglise hébraïque de l’Ancien- Testament les livres sacrés de ce Testament parce que c’est aux juifs, comme le dit l’apôtre Paul, qu’ont été commis les oracles de Dieu. »
ATHANASE
Dès le 2e siècle, la plupart du Nouveau - Testament est inclus dans le canon, c’est à dire :
MATTHIEU |
ROMAINS |
1 PIERRE |
MARC |
1 & 2 CORINTHIENS |
1 JEAN |
LUC |
GALATES |
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JEAN |
EPHESIENS |
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PHILIPPIENS |
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ACTES |
COLOSSIENS |
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1 & 2 THESSALONICIENS |
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1 & 2 TIMOTHEE |
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TITE |
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PHILEMON |
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Des difficultés sont apparues au sujet des livres suivants :
HEBREUX : |
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Cette lettre anonyme ne porte pas le sceau de l’apostolat de son auteur. On a proposé Paul, Luc, Barnabas, Apollos, etc; Athanase l’attribue à Paul. |
APOCALYPSE : |
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Les premiers Pères de l’Eglise la reconnaissent comme inspirée. Ce n’est qu’au 3e siècle qu’apparaissent des hésitations au sujet de la doctrine du Millénium et au sujet de l’auteur. Toutefois, ce livre sera définitivement reconnu comme inspiré à la fin du 4e siècle. |
JACQUES, 2 PIERRE, 2 & 3 JEAN, JUDE : |
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Ces courtes épîtres étaient d’abord jugées de peu d’importance. D’autre part, Jacques et Jude n’étaient pas au nombre des 12 apôtres, leur autorité a d’abord été contestée. Clément d’Alexandrie, à la fin du 4e siècle, les reconnaît dans les Saintes Ecritures. |
En 397, le Concile de Carthage III fixe définitivement le canon du Nouveau -Testament.
Après la fermeture du canon, des questions se posaient encore sans la communauté juive :
Ces controverses ont impliqué une classification en 4 catégories de livres.
Ce sont les livres dont la canonicité n’a jamais été remise en question. Il s’agit de la presque totalité des livres de l’Ancien - Testament.
5 livres admis dans le canon furent contestés plus tard par certains juifs :
LE CANTIQUE DES CANTIQUES : |
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qui ne contient en apparence qu’un poème d’amour humain. |
L’ECCLESIASTE : |
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parce qu’il contient des déclarations contraires à l’enseignement de l’Ecriture, favorables à certaines hérésies et même à l’athéisme. Il convient naturellement de comprendre ce livre dans le contexte pour en saisir la valeur spirituelle. |
ESTHER : |
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Le seul livre de la Bible qui ne contient pas une seule fois le nom de Dieu. |
EZECHIEL : |
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Parce qu’à plusieurs reprises, il semble contredire la loi de Moïse. |
PROVERBES : |
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parce que certaines de ses maximes semblent se contredire. |
Dans sa traduction latine, la « Vulgate », Jérôme, au 5e siècle, les adjoint à la Bible mais en faisant des réserves quant à leur inspiration. Ils fournissent quelques données historiques intéressantes et quelques belles idées morales, toutefois, ils contiennent des absurdités, des erreurs historiques et doctrinales. JUDITH 9.10/13 recommande même des actes immoraux.
Les livres apocryphes, reconnus plus tard par l’Eglise Romaine, sont les suivants :
1 & 2 MACCHABBEES
TOBIE
JUDITH
Additions à ESTHER
Additions à DANIEL (Bel et le dragon, Suzanne, Cantique des trois Jeunes hébreux)
3 ESDRAS
BARUCH
ECCLESIASTIQUE
SAGESSE DE SALOMON
2 & 4 ESDRAS ne sont reconnus par aucune autorité religieuse.
On trouve des déclarations en faveur des indulgences dans
TOBIE 12.9
ECCLESIASTIQUE 3.30
Ces deux textes affirmaient en substance qu’on peut obtenir le pardon de nos péchés par une offrande d’argent.
2 MACCHABBEES 12.43 affirme qu’il faut prier pour les morts.
L’auteur des MACCHABBEES déclare clairement qu’il a écrit sans inspiration divine et que son œuvre est faillible.
Martin LUTHER, dans sa traduction allemande réunit à la fin de l’Ancien - Testament les livres qui ne sont pas inspirés mais qui contiennent des éléments intéressants, savoir les livres apocryphes, ainsi que :
Certains livres qu’on a tenté d’inclure dans le canon furent écrits entre 200 av. et 200 ap. J.C. par des inconnus et attribués à des écrivains sacrés.
Plusieurs livres non inspirés ont prétendu à la canonicité et figurent dans certains anciens manuscrits avant d’avoir été définitivement écartés du canon. Ce sont :
Les livres cités, bien que non inspirés, présentent un certain intérêt spirituel. D’autres, en revanche, sont franchement apocryphes :
* de Pierre
* de Matthias
* de Jacques
* de la Nativité